La conférence de Yann Vadnais (Canada) au colloque international CAIPAN 2, organisé par le CNES/GEIPAN
Les 13-14 octobre derniers a eu lieu à Toulouse (France) l’un des plus prestigieux colloques internationaux touchant au domaine controversé de l’ovniologie, c’est-à-dire des phénomènes associés aux observations d’ovnis et de PANs (« phénomènes aérospatiaux/aériens non identifiés »). L’Atelier « CAIPAN 2 » a été organisé par le GEIPAN et le Centre national d’études spatiales (CNES). La première édition de l’événement datait de 2014 (cliquez ici pour accéder aux conférences du CAIPAN de 2014).
L’acronyme CAIPAN signifie « Collecte et analyse des informations sur les PANs », et justement le symposium était orienté sur la réception et le traitement des témoignages et des informations corollaires relevant de l’environnement physique, du témoin et de son environnement psychosocial ; vous aurez reconnu les quatre données observables de l’approche méthodologique du GEIPAN :
Sur la centaine d’invités ayant eu le privilège d’assister à cet événement, vingt-deux (22) étaient des conférenciers, tandis qu’une vingtaine d’autres disposaient d’un poster scientifique dans la salle d’exposition. La plupart des conférenciers étaient Européens (France, Belgique, Italie, Suède, Norvège, Hollande, Allemagne) et trois provenaient de l’Amérique du Nord :
- Ted ROE, le director du NARCAP (National Reporting Center on Anomalous Phenomena), des États-Unis ;
- Jacques VALLÉE, la personnalité la plus célèbre de l’histoire moderne de l’ovniologie, des États-Unis ;
- Et moi, Yann VADNAIS, président de la société savante SIÉTO et directeur du GARPAN (depuis 2012), du Canada.
La première raison pour laquelle j’ai été invité — suite à l’acceptation formelle de ma proposition de communication que voici — :
… c’est que le sujet proposé était en accord avec les aspirations heuristiques du colloque et avec l’une des deux thématiques annoncées : les tâches propices au développement des « études sur les PANs ». La deuxième thématique concernait les « méthodologies techniques, les approches scientifiques et l’expertise pour les études sur les PANs ».
La seconde raison pour laquelle j’ai été invité est que le Comité de direction scientifique du colloque (composé de dix-huit de membres) :
… souhaitait la présence d’un représentant de la nouvelle société savante que nous avons fondée en mars 2022 : la Société internationale des études transdisciplinaires en ovniologie (SIÉTO), dont j’ai été élu président pour l’année 2022-2023.
Il faut donc comprendre que je me suis rendu à ce colloque – regroupant nombre des chercheurs les plus sérieux et honorables en ovniologie – avec un sentiment de responsabilité et de devoir collégial :
1. Je devais d’abord représenter convenablement la vénérable tradition de l’ovniologie au Canada, qui est bicéphale — à la fois francophone (au Québec et dans les provinces des Maritimes) et anglophone (dans le reste du pays) :
2. Je devais ensuite représenter la Société Internationale des études transdisciplinaires en ovniologie (SIÉTO) qui regroupe vingt-cinq (25) membres de cinq pays :
Cette société savante s’est fixée trois finalités qui sont espérées depuis des décennies dans le domaine hétérodoxe des recherches associées aux ovnis. L’objectif d’allouer une bourse d’étude (de 1000 $ CA) à des étudiants effectuant une maîtrise ou un doctorat dont le sujet est relié à l’ovniologie est déjà accompli et a été annoncé officiellement lors de ma prestation (voir l’avant-dernière photo ci-bas) :
Le fait qu’une bourse d’études soit désormais offerte à des étudiants à la maîtrise ou au doctorat ne mérite-t-il pas d’être souligné ? N’est-ce pas un accomplissement qui crédibilise la discipline des études ovniologiques ?
Les objectifs de ma présentation étaient donc avant tout de réaliser une contribution décisive au développement, à la constitution et à l’essor de la discipline de recherche spécialisée en ovniologie. Ma communication s’intitulait en conséquence : « Les prochaines étapes pour consolider les recherches rigoureuses en ovniologie(s) » :
Échos dans les médias
Jusqu’à maintenant, le seul média qui a relayé la nouvelle de cet événement notable est le populaire magazine en ligne The Debrief avec un article de Baptiste FRISCOURT : « The French Government’s Space Agency just hosted an International Conference on UAP » :
Bien que cet article rapporte quelques-uns des traits saillants du symposium international CAIPAN 2, l’accent est mis sur certains aspects plutôt que sur d’autres : la recherche aérospatiale, l’étude indépendante sur les PANs de NASA, les technologies de propulsion spatiale, etc. Néanmoins, l’auteur a bien synthétisé le contenu de douze des vingt-deux présentations :
- Daniel EVANS (directeur de mission scientifique, NASA)
- Joshua PIERSON (Scientific Coalition for UAP Studies AAPC conference)
- Michael VAILLANT (GEIPAN) et Antoine COUSYN (investigateur GEIPAN)
- Gilles MUNSCH (investigateur GEIPAN)
- Jean-Marc WATTECAMPS (COBEPS)
- Laurent CHABIN (GEIPAN)
- Philippe AILLERIS (AIAA, UAP, COI)
- Hakan KAYAL (professeur en technologies spatiales, Université de Würzburg)
- Bjørn Gitle HAUGE (Østfold University College)
- Ted Roe, directeur du NARCAP (National Aviation Reporting Center on Anomalous Phenomena)
- Jacques VALLÉE
- François LOUANGE.
Les recherches ovniologiques étant si variées, il est compréhensible que les résumés se concentrent sur des thèmes circonscrits, et celui des PANs qui se produisent en haute atmosphère mérite assurément une attention médiatique et une coordination scientifique.
Cela montre surtout à quel point l’Atelier CAIPAN 2 a abordé de nombreux sujets, et que d’autres revues de presse seraient les bienvenues pour faire connaître les réussites du colloque et les projets présentés.
Blogs personnels
Des participants ont publié leur expérience sur leur site ou blog, par exemple : Clas SVAHN, de UFO Suède et des Archives of the Unexplained (AFU), l’un des centres archives sur l’inexpliqué les plus volumineux au monde. Voici les quatre pages résumant son expérience : page 1, page 2, page 3, page 4.
Blog collectif
Enfin, le blog UFO-L’SAVOIR a collecté jusqu’à maintenant cinq témoignages de participants qui donnent, dans l’ensemble, une juste appréciation de l’ambiance, des visées et des réussites de cet événement hors du commun. Je vous incite donc à en faire la lecture.
Cet article contient toutefois deux critiques à mon égard qui sont franchement déplacées, parce que non objectives (aucun des points principaux de ma conférence ne sont relevés) et entièrement dépréciatives (ce qui montre que nous n’avons pas affaire à des chercheurs impartiaux, ni respectueux). Vous pouvez consulter ma réponse publique ici.
Comme j’étais le plus jeune participant (40 ans) et que je venais de l’étranger, il était tout à fait normal que je commence par résumer succinctement mes réalisations en ovniologie, car je devais justifier les propositions ambitieuses que je m’apprêtais à énoncer dans la suite de ma communication. Pour ne pas tomber dans l’autopromotion, j’ai pris la peine d’exposer en parallèle — en m’appuyant sur l’exemple de mon parcours — une conception inédite, à savoir les « six niveaux d’activité » en ovniologie :
Tel que mentionné ci-haut, j’en ai surtout profiter pour rendre hommage à la tradition canadienne de l’ovniologie qui m’a précédée et qui mérite d’être plus connue à l’international :
J’ai ensuite indiqué, à titre argumentatif, le nombre de revues traitant d’ovniologie publiées en fonction des traditions nationales (ou pays), dans laquelle le Canada se situe au quatrième rang (avec l’Italie, l’Allemagne, le Danemark et l’Australie) :
Le premier point principal de mon exposé concernait « les prochaines étapes pour consolider les recherches rigoureuses en ovniologie », que j’envisage en trois étapes. À mon avis, nous pouvons considérer que la recherche et la promotion de l’ovniologie ont atteint la seconde étape depuis quelques décennies ; du moins depuis 2017, avec la résurgence de l’intérêt géopolitique de la question aux États-Unis, et plus récemment (en 2022) avec l’initiative diplomatique de Saint-Marin (interview en italien avec Roberto Pinotti) qui souhaite inciter l’Organisation des Nations Unies (ONU) à créer une structure permanente pour l’organisation de colloques internationaux présentant les résultats effectifs des travaux en ovniologie.
Comme j’ai été invité à titre de président de la société savante SIÉTO, je me suis rendu au colloque de l’« Atelier CAIPAN 2 » avec le dessein de promouvoir les efforts et les démarches s’inscrivant dans la troisième étape de la consolidation des recherches rigoureuses en ovniologie, à savoir celle menant à leur reconnaissance institutionnelle :
Mon argumentaire consistait à plaider que : tant les recherches ovniologiques n’opéreront pas comme les autres sciences humaines normales (comme la sociologie, l’histoire, la littérature comparée ou l’ethnologie), tant que les chercheurs ne publieront pas de véritables revues académiques et que leurs études ne seront pas supervisées par des départements universitaires, nous resterons la risée du monde académique, ce qui entrave gravement l’examen minutieux des travaux rigoureux et des recherches pluridisciplinaires qui sont effectués dans le domaine de l’ovniologie. J’ai défendu qu’il est indispensable de cesser les dissensions conditionnées par les approches divergentes et qu’il est urgent de rehausser les standards de collaboration interdisciplinaire afin de souscrire aux impératifs de la troisième étape du développement de l’ovniologie qui permettra éventuellement une reconnaissance adéquate des résultats concrets et des intérêts heuristiques des études ovniologiques par les institutions du savoir.
Les quinze minutes de ma conférence ne me permettaient pas d’entrer dans le détail de ces trois étapes exigeantes et multi-critérielles, mais mon Powerpoint (qui sera publié prochainement sur le site du GEIPAN / CNES) permettra aux chercheurs de consulter les précisions des trente-six diapositives que j’ai présentées :
Le second point principal de ma communication concernait l’une des tâches cruciales de l’ovniologie contemporaine, à propos de laquelle j’ai dialogué avec de nombreux collègues nord-américains et européens depuis 2018. Il s’agit de la division taxonomique des « genres d’ovniologies » : cette classification n’est pas anodine et n’a pas été évoquée à la légère. J’ai clairement affirmé que la division des genres d’objets de recherche en ovniologie est un prérequis à la juste appréciation de leurs spécificités.
J’ai conséquemment postulé que le vaste domaine des recherches ovniologiques comprend AU MOINS quatre genres d’ovniologies distinctes — qui devraient toujours être méthodologiquement distinguées. À noter cependant que lorsque nous recevons des signalements d’ovnis ou des témoignages bruts, nous ne savons pas au départ à quel genre d’ovniologie appartiendra le cas en question :
Auxiliairement, j’ai soulevé au passage la cohérence fragile de la définition de « PAN » en usage dans la francophonie et dans l’anglosphère (UAP, « Unidentified Aerial Phenomena »), en insistant sur les mérites de la catégorisation des phénomènes ovniologiques proposée par Jenny RANDLES dès 1982. Les définitions qui en découlent s’articulent en fonction de quatre types d’expérience vécue (ontologiquement distinctes et phénoménologiquement personnalisées). Par exemple, une observation de lumières non identifiées durant la veille est radicalement différente d’une expérience scénarisée vécue durant le sommeil ! :
Inspiré par cette constellation d’idées raisonnant sur les fondements épistémologiques et les dimensions interdisciplinaires de l’ovniologie, j’en ai profité pour inviter nos collègues internationaux à consolider notre tradition d’études ovniologiques en s’appuyant sur les œuvres majeures de notre littérature spécialisée et sur les auteurs les plus estimés. Une des contributions majeures à l’anomalistique et à l’approche étiologique est bien sûr la banque de données de 6 000 anomalies que le physicien William R. CORLISS a répertoriées en fonction de neuf classes d’anomalies :
Comme je suis un chercheur en histoire des idées et en littératures anciennes comparées, il me tenait à cœur d’introduire l’auditoire à une notion que je privilégie méthodologiquement depuis plusieurs années dans mes recherches sur les phénomènes associés aux observations d’ovnis, à savoir la notion d’« étiologie testimoniale », qui est inédite dans ce secteur de recherche :
Enfin, rappelons l’état de fait séculier qui rend les financements rarissimes dans le domaine de l’ovniologie. Ainsi, à côté du lancement de la bourse d’études de 1 000 $ CA qui sera décernée annuellement par la SIÉTO, j’étais fier d’annoncer l’allocation de quatre dons honorifiques à quatre organisations ovniologiques parmi les plus respectables et les plus productives (qui se trouvaient d’ailleurs dans la salle de conférence) :
En conclusion, je suis heureux d’avoir participé à ce colloque international organisé par le GEIPAN et le Centre national d’études spatiales (CNES). Je souhaite seulement avoir représenté convenablement la société savante SIÉTO et l’ovniologie canadienne dans son ensemble !
En marge du colloque, les organisateurs ont offert un souper-buffet à l’Hôtel Mercure, tandis qu’Edoardo RUSSO (CISU) et Didier GOMEZ ont pris soin de programmer deux autres soupers qui ont permis aux participants de se réjouir entre camarades et de favoriser les rencontres conviviales :
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